RETOUR EN IMAGES SUR LA PRÉSENTATION DU PROJET FORREVER ADOM À L’OCCASION DES RENCONTRES RÉGIONALES DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION 2018.

 Dans actu

OBJECTIF : PRÉVENIR LES RISQUES PROFESSIONNELS DANS LE SECTEUR DE L’AIDE À DOMICILE

Les Rencontres de la recherche et de l’innovation représentent 25 évènements répartis sur 3 semaines, une soixantaine d’acteurs de l’écosystème régional et partenaires mobilisés et 5 DEFIs (Développement Économique – Emploi – Formation – Innovation). La 2ème édition des DEFIs a pour fil rouge le management de l’innovation. L’évènement dédié au DEFI Génération S (Santé, Services à la personne, Silver Économie) s’est déroulé à la Fondation Hopale à Berck-sur-mer. Nous nous y sommes rendues pour faire connaitre le cluster Le Bloc, ses expertises et actions. Au programme de l’évènement : nouvelles formes d’organisation et de management ; nouveaux concepts d’habitats contributifs et connectés ; nouvelles pratiques de recrutement et de formation.

Focus sur le projet FoRReVER ADOM : FORmer par la REalité Virtuelle pour une Entrée Réussie dans l’Aide à DOMicile, présenté par Sophie Poirot, Chef de Service chez OZANGE.net et Vincent Lengowski, Chargé de Mission à l’Aract Hauts-de-France.

CONTEXTE

Les professionnels du secteur de l’aide à domicile font face à des conditions de travail extrêmement contraignantes au quotidien (facteurs organisationnels, situationnels, humains). Les associations de services à la personne révèlent une sinistralité importante en matière d’accidents de travail et de maladies professionnelles, mais également un turn-over élevé avec des abandons fréquents en début de carrière, de l’absentéisme, des difficultés de recrutement et une faible attractivité du secteur.

Sophie Poirot nous fait part d’expériences terrain qui expriment des difficultés non pas techniques, mais relationnelles. L’enjeu pour les aides à domicile est de parvenir à appréhender toutes les situations complexes envisageables.

DESCRIPTIF

FoRReVER ADOM est un projet expérimental en phase de développement, piloté par l’Aract Hauts-de-France, une des Associations Régionales appartenant au réseau de l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT).

Depuis plus d’un an, la dynamique de travail entre de nombreux acteurs est engagée pour développer une application de réalité virtuelle destinée à la formation et la prévention des risques professionnels des aides à domicile :

– Professionnels de l’aide à domicile : Ozange.net (Entreprise d’Insertion de services à la personne, Amiens 80), Pays de Bray Services (Entreprise d’insertion de services à la personne, la Chapelle aux pots 60), Inéa (Association déclarée de services à la personne, Wattignies 59), l’Association Vermandois (Association intermédiaire de services à la personne, Saint Quentin 02).

– Formateurs : Uniformation (OPCO de l’économie sociale, de l’habitat social et de la protection sociale).

– Professionnel de la réalité virtuelle : Reviatech (Société par actions simplifiée spécialisée dans le secteur d’activité de la programmation informatique, Venette 60).

– Acteurs publics et parapublics : L’Aract Hauts-de-France, la Directe Unité Départementale de la Somme, le Conseil Régional des Hauts-de-France, la Carsat, AG2R La Mondiale et le Cluster le Bloc.

L’application de réalité virtuelle par visio-casque est conçue comme un outil complémentaire aux dispositifs de formation existants (cours théoriques et pratiques en appartements témoins…) avec un usage centré autour du développement des compétences et du partage des bonnes pratiques.

Il s’agit de proposer un apprentissage immersif et interactif à travers des scenarii virtuels paramétrables et personnalisables (individus présents, tâches à réaliser, matériels disponibles, environnement, contraintes rencontrées, ressources à disposition…). Ces scenarii permettront de confronter le professionnel à des situations de travail qui reproduisent le réel. L’intérêt est de lui faire découvrir la complexité, la variabilité et les aléas du métier. Des ateliers pratiques exploitant un tel outil permettraient aux participants d’apprendre collectivement à agir face à ces situations.

L’AVENIR DU PROJET

L’outil est en phase de conception, différents scenarii pédagogiques sont en construction.

In fine, il faudra « rapprocher ceux qui conçoivent l’outil et ceux qui l’utiliseront demain », souligne Vincent Lengowski, Chargé de Mission à l’Aract Hauts-de-France, pour familiariser les professionnels à son utilisation, et déterminer si l’outil les aide à se sentir capables de faire face à tout type de situations au quotidien.

L’étape suivante sera donc de mettre en place les expérimentations destinées à tester l’apport de l’outil, consolider les partenariats privés (co-financement potentiel par AG2R) et entretenir cette dynamique de travail collaboratif.

LE RÔLE D’AMIENS CLUSTER

Le Cluster le Bloc a contribué à conférer une dimension régionale au projet FoRReVER ADOM, initialement territorial : le Cluster a permis l’identification de nouveaux membres, et obtenu leur engagement par la construction d’éléments de communication ayant aidé la visibilité au projet (Présentation du projet en Gestion Prévisionnelle Territoriale des Emplois et Compétences des métiers « Services à la personne » du Saint Quentinois). Enfin, le Cluster e-santé a identifié les outils de financement adaptés au projet.

Le projet FoRReVER ADOM est d’autant plus d’actualité que le secteur est en pleine mutation. Un « plan global de soutien aux aidants » a été présenté par le gouvernement et prévoit de consacrer 100 millions d’euros en 2019 et 2020 pour la refonte du mode de financement de l’aide à domicile. L’objectif est d’améliorer la qualité des services, les rendre accessibles à tous et recruter du personnel.

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, encourage notamment le développement de l’hospitalisation à domicile. Elle détaille dans sa feuille de route une quinzaine de mesures visant à améliorer la qualité des soins et des accompagnements en établissement.

Cependant, plusieurs questions restent en suspens : Où se positionnent les professionnels de l’aide à domicile dans la chaine d’acteurs de l’hospitalisation à domicile ? Leurs missions et leurs responsabilités vont-elles évoluer ? Quelles transmissions d’informations construire entre les soignants à domicile et les professionnels de l’aide à domicile ?

Autre sujet qui suscite le débat : les prix des prestations des services d’aide et d’accompagnement à domicile, qui ne pourront augmenter de plus de 1,42% sur l’exercice 2019, par arrêté du 21 décembre 2018. La Fédération Française des Services à la Personne et de Proximité (FEDESAP) et la Fédération du Service aux Particuliers (FESP) jugent ce taux de revalorisation « insuffisant », il risque selon eux d’entraîner un effet « dévastateur pour l’activité ».

En parallèle de l’annonce du « plan global de soutien aux aidants », une consultation citoyenne a été ouverte le 1eroctobre 2018 sur le site make.org.

Clôturée le 5 décembre dernier, un premier bilan peut en être dressé. En réponse à la question « Comment mieux prendre soin de nos aînés ? » : 415 000 personnes ont participé et ont fait 18 300 propositions sur la plateforme. Sept idées concernant les lieux de vie des personnes âgées, l’accompagnement et le financement du grand âge notamment ont été plébiscitées. Mais il reste un long travail de pédagogie pour structurer le secteur de l’aide à domicileet faire évoluer les mentalités autour de ses métiers.

Julie Follet                                                          Heloise Bonnard

j.follet@amienscluster.com                              h.bonnard@amienscluster.com

 

 

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