Portrait du lauréat de l’appel à projets innovants : WIND my ROOF

Découvrez WIND my ROOF à travers une interview d’Antoine Brichot, co-fondateur et chef de projet de la start-up.

Pourriez-vous présenter WIND my ROOF ? 

Pour répondre aux besoins de production d’électricité intégrée au bâtiment, WIND my ROOF propose les premières éoliennes de toiture horizontales positionnées sur acrotère. Ces éoliennes prennent la forme d’une turbine carénée de 2 m de long et 1m50 de haut pour une production annuelle allant jusqu’à 1,5MWh. Grâce à un poids et un encombrement réduits par rapport aux solutions existantes, nous apportons un produit plus discret et plus puissant, adapté à une exploitation urbaine ou rurale. Les nuisances sonores et visuelles ont été supprimées par une optimisation du design et de la conception. Le positionnement sur l’acrotère rend cette éolienne compatible et complémentaire à une installation solaire, et permet aux gestionnaires de bâtiments d’accroître encore leur autonomie énergétique, tout en réduisant l’empreinte environnementale de leurs bâtiments.

Yanis Maacha et moi (Antoine Brichot) portons ce projet débuté pendant nos études à l’École des Ponts, il y a bientôt quatre ans. Nous sommes profondément convaincus que la transition énergétique ne pourra être possible qu’en exploitant toutes les sources d’énergie disponibles. Avec WIND my ROOF nous voulons apporter une brique supplémentaire, et nécessaire, pour avancer vers l’autonomie énergétique des bâtiments et des villes. Le produit a été pensé pour être rentable aussi bien sur le volet économique, que sur le volet écologique, essentiel aujourd’hui.

Nous avons déjà passé avec succès quelques étapes cruciales : prototypage, essais en soufflerie, essais en environnement réel off-grid, confrontation clients… Nous préparons activement les deux premiers chantiers de démonstration en environnement opérationnel de notre technologie. Le premier est prévu pour juillet 2020 et le second pour octobre 2020. Ces installations marqueront le passage d’un TRL 6 à un TRL 7 avant la fin de l’année.

Par quel biais avez-vous connu le cluster Energeia ? 

Nous avons connu le cluster Energeia à l’occasion de l’Amiens Energy Summit, en novembre 2019, sur lequel nous étions présents avec Omexom pour présenter notre solution de production d’énergie pour bâtiments.

D’autre part, nous sommes accompagnés par KIC InnoEnergy depuis Janvier 2020 qui nous a fortement encouragés à candidater à cet appel à projets innovants pour nous rapprocher du cluster Energeia. Ce dernier peut en effet nous ouvrir les portes d’une région particulièrement adaptée à notre technologie.

Pourquoi avoir candidaté à l’appel à projets innovants du cluster Energeia ?

Comme mentionné précédemment, nous réalisons les premiers déploiements de WindBox à partir de juillet 2020 et la multiplication de cas-tests en conditions différentes est essentielle pour optimiser le produit et s’assurer de son bon fonctionnement. Il était donc très intéressant pour nous de pouvoir réaliser un démonstrateur dans les Hauts-de-France. De plus, nous n’avions pas encore travaillé avec un énergéticien, mais plutôt avec des spécialistes du bâtiment ou de l’infrastructure réseau ; le travail avec la SICAE est donc une bonne occasion d’élargir notre scope de collaborations.

En quoi votre technologie s’intègre-t-elle dans le projet de MicroGrid de la SICAE de la Somme et du Cambraisis ? Sur quelle thématique intervient-elle ?

La WindBox est une solution de production d’énergie décentralisée et s’inscrit dans une démarche d’augmentation de l’autonomie énergétique des bâtiments. Le développement de microgrids requiert la production de grandes quantités d’énergie localement. En couplant de multiples sources de production, la robustesse et la stabilité de l’installation augmentent, permettant ainsi, à terme, de soulager la demande sur les centrales de production.

Notre solution est parfaitement compatible avec les installations solaires en toiture ou ombrières, et permettra au même titre que les panneaux solaires photovoltaïques et les méthaniseurs, d’augmenter les production d’énergies renouvelables du territoire, tout en offrant plus d’autonomie aux villes.

L’objectif d’augmenter de 400GWh par an la production locale d’énergies renouvelables de la ville d’Amiens d’ici 2050 est un engagement fort, dont 10% pourraient être amenés grâce à l’équipement de 1200 bâtiments de la région sur les 30 prochaines années.

Que représente pour vous le fait d’être lauréat de cet appel à projets innovants ?

Ce prix est une chance pour nous de débuter une collaboration avec la SICAE de la Somme et du Cambraisis qui, espérons-le, sera fructueuse et ouvrira la voie pour de nombreux projets de transition énergétique sur la région. C’est aussi pour nous une confirmation que la vision du futur du paysage énergétique que nous portons avec ce projet va dans le bon sens et est alignée avec les objectifs des acteurs du secteur.

Quelles sont les prochaines étapes de votre collaboration avec la SICAE de la Somme et du Cambraisis ?

Courant juin 2020 nous allons rencontrer les porteurs du projet de MicroGrid de la SICAE de Somme et du Cambraisis afin de déterminer les caractéristiques et objectifs du démonstrateur à mettre en place. La SICAE a déjà exprimé son souhait de procéder rapidement pour valider l’efficacité de notre technologie et anticiper les futurs travaux en commun.